Chers et lointains cousins,
Je suis le fondateur du collectif de citoyens français recul-democratique.org, critiques envers le vote électronique. Je suis pour ma part informaticien, et nombreux sont ceux dans cette profession [1] qui partagent mes inquiétudes, que ce soit en France [2] ou à l’étranger [3].
Nous vous écrivons d’une part pour vous alerter au sujet de la généralisation massive (plus de 50% des électeurs [4]) du vote électronique dans votre Province. Des citoyens québécois s’inquiètent [5] et s’étonnent d’avoir appris par les médias que leur ville vient de s’équiper, sans grand bruit, de machines à voter électroniques, comme si il s’agissait d’une modernisation anodine. Pas de véritables débats. Nous connaissons ce même phénomène en France. Néanmoins, des journaux commencent à publier des articles très critiques [6]. Et des Québécois nous ont rejoint et ont participé à la rédaction de cette lettre.
D’autre part, nous vous alertons sur les vulnérabilités d’une urne électronique précise : la Diebold Accuvote utilisée au Québec (liste des villes concernées à la fin du texte complet). Le rapport [7] à l’origine de cette alerte est maintenant référencé [8] par le GAO (Government Accountability Office, agence d’audit du Congrès des Etats-Unis).
Ce texte est à la fois une lettre ouverte et une pétition (en huit points) que vous pouvez signer sur notre site Internet. Il est destiné à vivre au-delà des élections municipales.
La majorité des électeurs voteront par électronique le 6 novembre 2005. Ce mode de scrutin n’est pourtant autorisé qu’à titre d’essai [9]. Le jeu en vaut-il la chandelle ? La question se pose quand on sait que le vote électronique peut sérieusement faire augmenter le coût des élections [10] [11].
Quoiqu’il en soit, nous appelons à la vigilance lors du déroulement des élections et à un débat public sur l’opportunité du vote électronique à l’occasion des travaux de la commission spéciale sur la Loi électorale du Québec [12] qui ont démarré le 1er novembre. Par ailleurs, ce sujet, et notamment le vote par Internet sera certainement évoqué lors de la consultation [13] de Communautique, un organisme à but non lucratif visant l’appropriation sociale et démocratique des technologies de l’information et de la communication oeuvrant pour les organismes communautaires et les populations à risque d’exclusion des technologies.
Les problèmes qui se posent vont en effet au-delà des dimensions sécuritaires et financières.