Les problèmes que vous soulevez sont réels. Le vote doit préserver le secret, être vérifiable, y compris a posteriori, à l’aide d’impressions papier, et cetera. Je partage l’essentiel de votre analyse sur les garanties indispensables.
Les problèmes de notre "monarchie élective" sont tout aussi réels : tous les 5 ou 6 ans, les citoyens font un chèque en blanc, et ils ont ensuite la douleureuse impression qu’on leur a, une fois de plus, fourré leur le bulletin de vote dans la Raie Publique.
D’autres pays sont plus démocratiques : en Suisse, il y a chaque années de nombreuses "votations" (méthode papier). Donc, je vous rejoins encore lorsque vous affirmez que l’informatisation des scrutins n’est pas LA priorité, et présente des risques. Je serais même d’accord avec vous pour l’idée d’un moratoire.
Néanmoins, il me semble que combler le déficit démocratique exige plus d’information publique, une information officielle plus accessible (et moins traficotée !), mais aussi, pourquoi pas ? un jour ... un système de vote informatisé.
Il existe des algorithmes permettant de s’assurer que chacun ait voté, une seule fois, et ANONYMEMENT. C’est donc possible.
Est-ce souhaitable ? A mon avis, oui ! Je suis personnellement favorable à la démocratie la plus directe possible, et hostile à la "représentation", selon les idées développées par Saint-Just et Condorcet.
Est-ce urgent ? Surement moins que de réformer les modes de scrutins, développer le droit d’initiative, de référendum, le contrôle des représentants, supprimer les différences antidémocratiques de représentativité entre circonscriptions, lutter contre la corruption (par un meilleur contrôle populaire), le népotisme, et cetera !
Dans les processus de vote actuels, la fraude n’est pas impossible : elle existe ! Confere Chirac à la mairie de Paris ...
Mais demain, après-demain, un jour ... une fois les autres atteintes à la démocratie dépassées, pour que les citoyens puissent voter sur tous les sujets, y compris et surtout le budget, alors le vote informatisé deviendra une nécessité même de l’exercice de la démocratie. La délégation de pouvoir, ce n’est pas l’avenir ! C’est un stigmate d’un passé monarchique, élitiste, et oligarchique.
En soulevant un certain nombre de problèmes de fonds, votre site et votre action peuvent contribuer à ces réflexions à long terme. Il ne faut pas rejeter l’idée, mais la rendre viable, et surtout démocratique, en répondant aux objections pertinentes que vous soulevez par encore plus de démocratie, encore plus de transparence.
A court terme, le minimum minimorum, serait, à mon humble avis :
- que l’impression d’un bulletin papier, pouvant être vérifié par l’électeur, soit systématique et obligatoire, pour les recomptages.
- que les logiciels utilisés soient libres, et obligatoirement publics. Toutes forme de secret sur les machines & logiciels utilisées est une atteinte grave à la sincerité du scrutin.
- que, de droit, l’ensemble des processus de vote puissent être contrôlés par tout citoyen.
- que toutes les données des résultats des votes soient publiées, afin de permettre à tout internaute de vérifier la conformité des opérations et la sincerité du scrutin. Ainsi, plus de scrutateurs donnent plus de sécurité (avec des algorithmes adéquats pour garantir unicité et anonymat du vote - je n’ai plus la réference en tête, mais "Pour la science" avait publié un article à ce sujet)
- que cela ne serve pas d’alibi à la classe politique pour cacher derrière cette "modernisation" son archaïsme et son déficit démocratique !!!
A voté !
Minga
Voir en ligne : revoltes.free.fr
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