Ce qui est très pratique avec internet, c’est de pouvoir utiliser le copier/coller.
Voyons ce que cela donne :
Un jour, on m’a ordonné de suivre l’avancée de la validation des compétences du b2i (brevet informatique) de mes élèves. J’ai accepté. C’était réjouissant de voir les feux passer au vert dans le logiciel. Je me suis dit en fin d’année scolaire que c’était chouette qu’ils sachent ce dont ils étaient capables de faire en informatique suite à nos échanges en ligne.
Un jour, on m’a ordonné de valider des items du socle des compétences pour mes élèves. J’ai accepté.
Cocher des cases semblait faciliter mon évaluation. Ca me semblait indispensable en ce début de XXIème siècle de définir le niveau à atteindre pour chacun de mes élèves en fin de cycle.
Un jour, on m’a ordonné de remplir le cahier de textes électronique de la classe. J’ai accepté.
Quelle simplicité de pouvoir renseigner, planifier, visualiser, ajouter des pièces jointes… C’était pratique pour les élèves, pour les parents, pour l’IPR de suivre quasiment en temps réel ce que les professeurs faisaient et demandaient.
Un jour, on m’a ordonné de (ICI COMMENCE VOTRE PETIT ESPACE PERSONNEL QUE VOUS POUVEZ AMENAGER A VOTRE GUISE. FAITES NOUS PART DE VOTRE VECU INFORMATIQUE AU SEIN DE L’EDUCATION NATIONALE). J’ai accepté.
Un jour on m’a ordonné de voter par internet lors des élections professionnelles. J’ai accepté.
On m’avait remis une notice papier très simple m’expliquant tout. Ca faisait too much (ou bath ou in ou so ou trop fort ou extra ou ...) "développement durable" de cliquer.
Un jour, on m’a ordonné de disparaître. Alors là, je n’ai pas accepté.
J’ai dit : "je suis un professeur".
L’Ordinateur a répondu : "Monsieur Numen, vous avez été dématérialisé."
J’ai répondu : "C’est vrai, et depuis fort longtemps, mais je n’en demeure pas moins un homme."
L’Ordonnateur a explosé de rire.
J’ai répondu : "Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle."
L’Ordinateur-Ordonnateur m’a alors demandé de bien lever la main vers la webcam pour pouvoir être identifié comme tel.
Mais à la place de ma main, une souris avait pris racine...
Frédéric BROUET
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