Notre système politique est la démocratie représentative. La plupart d’entre nous ne participent pas aux décisions politiques. Néanmoins détenteurs de la “souveraineté populaire”, nous déléguons temporairement notre pouvoir à nos maires, à nos députés, à notre président... pour cinq ou six années. Nous ne détenons réellement le pouvoir que le jour des élections. Durant ce jour précis, nous ne devons rien déléguer, même à des techniciens habilités.
Une élection obéit à des principes :
la transparence, symbolisée par l’urne en plexiglas, est assurée par le dépouillement public et la présence d’assesseurs et de délégués d’origines politiques diverses,
l’isoloir et l’anonymat d’une enveloppe préservent le secret de notre vote,
ainsi que son indépendance et son intégrité. Quelles que soient les pressions subies, personne ne peut voir ce que nous votons réellement.
Tout le monde comprend le fonctionnement des objets utilisés : bulletin, enveloppe, isoloir, urne. Le dépouillement obéit à des procédures simples : faire des tris et des additions. Le contrôle de l’élection repose sur les citoyens.
Avec les machines à voter actuelles, rien de tel :
aucune transparence : personne dans le bureau de vote ne comprend le fonctionnement intime de la machine à voter. Seuls le connaissent son fabricant, et (excepté en France) quelques experts. Le dépouillement public est remplacé par un calcul de la machine. Le président et les assesseurs du bureau de vote sont censés certifier l’honnêteté des élections en signant le P.V. des résultats. Mais ils ne peuvent garantir rien d’autre que d’avoir respecté des procédures techniques énumérées dans un mode d’emploi fourni par le fabricant.
le secret dépend maintenant d’une machine et de techniciens, notamment avec e-Poll.
l’indépendance est conservée.
Avec le vote par Internet :
la transparence et le secret (vis à vis de l’ordinateur) dépendent d’outils informatiques encore plus complexes, et toujours hors de contrôle du citoyen.
faute d’isoloir, l’indépendance et le secret (vis à vis d’un éventuel témoin nous regardant voter) sont impossibles à assurer.
Détails.
Cela ne vous paraît pas si important ? Vous acceptez l’Etat comme garant de l’intégrité des machines àvoter ? Mais comment les a-t-il agréées ?