Monsieur le Maire,
Je viens d’être informé du projet de la ville de Grenoble de se doter d’ordinateurs de vote fonctionnant avec des logiciels propriétaires. Familier de ce domaine de l’informatique depuis 1956, je me permets de vous faire part de mon point de vue sur ce sujet. L’opacité des logiciels propriétaires (dont le code source n’est connu que du propriétaire) est fondamentalement contraire à la transparence des logiciels libres (dont le code source est à la disposition de toute personne compétente en logiciel et de ce fait peut être évalué de façon contradictoire) .
Il a fallu 2 siècles après l’instauration du suffrage universel en France pour que toutes les communes soient dotées d’urnes transparentes pour recueillir les votes des citoyens afin d’éviter toute tentation de fraude.
Je pense qu’il est très risqué de confier la sécurité d’un scrutin public à des experts chargés de la mise en oeuvre et de l’exploitation de logiciels propriétaires sur des ordinateurs de vote.
A tître anecdotique, j’ai assisté à New York City en 1964 à un scrutin public pour lequel les électeurs disposaient de machines électroniques bien différentes des ordinateurs actuels ; pas mal d’incidents dans l’utilisation et la fiabilité des machines.
Je vous signale également un article dans Le Monde d’aujourd’hui samedi 21 octobre 2006 en page 12 intitulé :
"Votes électroniques Un conseiller de Paris conteste un scrutin interne "
"La justice saisit des disques durs au siège de l’UMP "
( faiblesse des possibilités de contrôle)
Avec mes salutations distinguées,
Louis Bolliet
- Louis Bolliet (au centre) et Jean Kuntzmann (à droite) devant probablement la Gamma 60